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L’objectif de Bouygues Immobilier est aussi clair qu’ambitieux : 100 % de ses nouveaux logements doivent être connectés.

Éric Pozzo-Deschanel, responsable de l’habitat connecté du promoteur français, nous explique sa vision du marché, et pourquoi choisir Ubiwizz pour équiper ses logements fut pour lui une évidence.

Quel est votre rôle exact au sein de Bouygues Immobilier ?

Éric Pozzo-Deschanel – Je suis directeur du pôle Smart Buildings de Bouygues Immobilier. Je me consacre à 100 % à notre solution de logement connecté, que nous appelons Flexom. Dans un premier temps, j’aide au déploiement de la solution Flexom 2.0, réalisée avec Ubiwizz, DECELECT, Ubiant et Overkiz. Aujourd’hui, 70 % de notre production est « Flexomisée », si j’ose le néologisme. 700 logements ont déjà été livrés, même un peu plus, et il y en a plus de 6 000 qui sont commandés, en cours de fabrication. Il s’agit donc de suivre la bonne mise en place sur les chantiers, d’accompagner les équipes de Bouygues Immobilier en amont et en aval pour assurer des livraisons parfaites. Cela occupe une partie de mon temps. Et parallèlement, nous faisons régulièrement évoluer cette solution Flexom 2.0, avec de nouveaux produits qui doivent être compatibles.

Bouygues Immobilier a l’ambition que 100 % de sa production sorte en logements connectés. Concernant ce qui n’est pas aujourd’hui « Flexomisé », je travaille à définir des solutions complémentaires ou alternatives à Flexom 2.0. Notre objectif, c’est qu’en juin prochain, nous ayons défini des pistes et des cibles pour réaliser les logements que l’on fera connecter, mais avec d’autres solutions ou avec tout ou partie de Flexom. C’est un travail en cours que nous réalisons avec nos partenaires existants, mais aussi avec le benchmark de solutions proposées par d’autres industriels.

Le logement connecté est-il une demande du propriétaire ou plutôt une offre additionnelle, pour se distinguer, de la part des grands maîtres d’ouvrage ?

Éric Pozzo-Deschanel – Je ne peux pas dire que ce soit une demande de la part des propriétaires ou des clients. Bouygues Immobilier a actuellement deux catégories de clients : des propriétaires « occupants », essentiellement des résidences principales (c’est la famille qui achète pour habiter). Et une autre partie conséquente constituée d’investisseurs. Ces clients en amont ne nous disent pas « on veut des logements connectés », c’est plus de notre part une analyse des tendances du marché et des évolutions.

En parallèle, le taux d’équipement en smartphones est énorme, donc nous nous sommes dit que quelque chose allait forcément se produire à un moment, et qu’il nous fallait réussir à faire converger des offres techniques avec des attentes ou du moins des besoins. Cela nous a permis, il y a deux ans, quand on a décidé de lancer Flexom en grand, sur le marché, de nous différencier de nos concurrents. On voit bien qu’aujourd’hui, ils cherchent tous à nous rejoindre. Il y a des expériences chez beaucoup de nos confrères et néanmoins concurrents.

Nous avions fait par ailleurs tout un travail de personnalisation en rénovant complètement les prestations d’équipement de nos logements. En complément de ce travail de personnalisation, nous avons considéré qu’apporter ce côté « logement connecté » prendrait de la valeur. Il faut notamment aussi, pour les investisseurs, aux termes d’un investissement de neuf ans ou douze ans, que cet appartement ne soit pas obsolète. Si on se projette dans le temps, on imagine que d’ici là, ce sera devenu le régime commun des appartements. Ils seront connectés ou avec une forte possibilité de gérer des objets connectés. Du coup, c’était aller un peu au-devant, créer des envies chez les gens, nous différencier et anticiper un mouvement. Prendre un peu d’avance…

Comment les premiers utilisateurs s’emparent-ils de ces technologies, selon vous ?

Éric Pozzo-Deschanel – On vient de faire un retour d’expérience auprès des clients que l’on a livrés en 2017 : ils sont contents d’avoir un logement connecté, mais ils n’explorent pas tout. C’est encore nouveau pour la plupart des gens, il faut qu’ils passent par une phase de découverte, d’apprentissage, de prise en main, qui est un vrai sujet à travailler pour que les gens se rendent compte de tout ce qu’ils peuvent faire. Allumer les lumières, baisser ou relever les volets roulants, ils trouvent ça super bien. Mais quand on leur parle des autres usages possibles, ils ne sont pas au courant. Je suis convaincu qu’on n’en est qu’au début d’une histoire, que le fait de la démocratiser va nous faire sortir de la domotique de la « maison de footballeur », qui était hors de prix et compliquée ! Là, ça va rentrer dans le « domaine public », si j’ose dire, comme l’application pour prendre son train ou acheter ses billets d’avion, que les gens apprennent à utiliser sans avoir peur. C’est pratique, ça marche. Demain, quand ils auront pris l’habitude, ils utiliseront ces technologies dans leur habitat.

Pourquoi avoir sélectionné Ubiwizz et DECELECT comme partenaires privilégiés pour bâtir votre solution Flexom ?

Éric Pozzo-Deschanel – Nous avons choisi une équipe de fournisseurs et de prestataires, parmi lesquels Ubiwizz. À l’époque, j’étais en pleine réflexion sur le logement évolutif dans le temps, sur la personnalisation. J’ai considéré très vite qu’il était par exemple important de pouvoir ajouter facilement des interrupteurs, de les laisser au libre choix de positionnement des habitants, plutôt qu’au choix de l’entreprise ou de l’architecte, sur un plan de vente. Sinon, après, il faut payer dès que l’on veut bouger un interrupteur, c’est compliqué, donc on ne le fait pas. Ubiwizz était importateur et distributeur de systèmes « sans fil sans pile », qui utilisent le protocole EnOcean. Le choix d’Ubiwizz était donc un peu évident, puisque les autres industriels ne proposaient pas à l’époque ces technos.

Il fallait aussi une offre Flexom capable de tenir le coup et le choc de la massification, parce que Bouygues Immobilier, c’est 200 opérations par an, il faut quand même une logistique, et surtout une assise économique forte. C’est comme cela que Philippe Bonduelle, de DECELECT, a été amené à racheter Ubiwizz pour constituer une offre pérenne. Et nous avons également intégré dans Flexom d’autres produits fabriqués par DECELECT.

Pour Ubiwizz, Flexom est un relais de croissance absolument énorme pour l’avenir. Et si Ubiwizz se positionne à la fois sur le hard et sur le soft, ce n’est pas forcément une mauvaise stratégie…

Comment l’offre Flexom va-t-elle s’étendre et évoluer ?

Éric Pozzo-Deschanel – Ce que l’on veut faire, c’est segmenter l’offre de logements connectés comme on segmente nos programmes en fonction de leur localisation, de leur clientèle, etc. On a quatre niveaux de connexion qui doivent s’adapter à la clientèle visée. Aujourd’hui, on part de l’essentiel, qui est un peu l’entrée de gamme, jusqu’à niveau standing. Donc ça ne fait pas vraiment sens qu’il y ait des écarts sur les interrupteurs, les carrelages, les poignées de porte, etc. (que l’on fait varier jusqu’au niveau standing), et que ce soit différent sur l’aspect « connecté ».

Au départ, il nous fallait certes une seule solution simple à déployer auprès de nos équipes, nos prestataires, nos maîtres d’œuvre et installateurs, mais maintenant, nous en sommes à la troisième saison, pratiquement tous l’ont déjà fait, donc il faut maintenant segmenter, avoir plusieurs niveaux d’offres. C’est un travail que l’on réalise actuellement. L’objectif, je vous l’ai dit, c’est 100 % de logements connectés. Mais il faut aussi s’interroger sur ce qu’est un smart home pour un bailleur social. Sur ce qu’est aussi un smart building – puisque l’ambition est d’aller vers le smart building.

Nous sommes à la SBA (Smart Building Alliance, ndlr), nous voyons bien que beaucoup de logements intelligents ou connectés, cela ne suffit pas quand on veut être dans un quartier connecté, un Smart Grid ou une Smart City. Il faut que l’immeuble lui-même soit Smart, donc il y a un travail à faire là-dessus. Et il faut anticiper l’arrivée des Gafa – Google, Apple… –, parce que lorsqu’on les rencontre, on voit bien qu’ils ont des écosystèmes complets. Il n’y aura pas de guerre de notre côté, il faut juste être prêt, parce que le client peut aussi avoir envie de choisir des solutions de ce genre. Ce que Bouygues Immobilier déploie doit être compatible avec ces solutions qui arrivent.

On voit bien que l’enceinte Google Home, aujourd’hui, sait piloter beaucoup de choses. Faut-il rajouter des micromodules domotiques partout ? Ce sont de vraies questions. Ne vaut-il mieux pas investir ailleurs, dans les parties communes plutôt que dans les parties privatives, dans le logement ? Ce sont des réflexions que l’on doit avoir, sachant qu’à la fin, le résultat pour l’habitant, c’est qu’il aura les solutions qu’il souhaite. Le chauffage, c’est bien, mais peut-être a-t-il envie de commander ses enceintes Sonos, qui ont de plus un assistant vocal qui lui permet de « parler » à ses lumières. Ce n’est pas de la science-fiction, cela existe déjà. Donc à nous d’anticiper le fait de fabriquer des infrastructures immobilières qui ne doivent pas être obsolètes rapidement, et doivent être interopérables avec ces solutions-là. C’est toute la gageure pour nous.

C’est aussi un enjeu important pour Ubiwizz et DECELECT, qui sont évidemment très fiers d’avoir été retenus pour équiper les logements connectés de Bouygues Immobilier. Gagner la confiance du promoteur immobilier français et faire partie de ses quelques rares prestataires Smart Home et Smart Buildings est une belle reconnaissance de l’expertise, de la solidité de l’offre et de la capacité d’Ubiwizz à comprendre les technologies d’avenir, pour bâtir aujourd’hui les meilleurs services numériques à l’habitat. Pour les actuels et futurs clients, choisir Ubiwizz, c’est aussi s’appuyer sur un réseau d’installateurs formés au niveau national pour répondre à tous les besoins.